L’aquaculture biologique progresse dans l’Union européenne
Suite à une forte hausse ces dernières années, l’aquaculture biologique atteint 52 000 tonnes dans l’Union européenne (UE), soit environ 4 % de la production aquacole, selon l’observatoire européen Eumofa.
En comparaison, en agriculture, le bio représente 6,2 % de la surface agricole utile dans l’UE. Le rapport de l’Eumofa (anglais, 48 pages) publié ce 19 juin décrit la production aquacole bio par pays et espèces. Premier pays producteur, l’Irlande (13 000 tonnes de saumon bio et 9 000 tonnes de moules bio) ; suivie de l’Italie (8 500 tonnes, dont 5 000 tonnes de moules) ; la France (4 200 tonnes, dont 2 300 tonnes de truites, 900 tonnes de dorade et 1 000 tonnes de moules et huîtres); la Hongrie (carpe) et le Royaume-Uni (saumon et truite). Les principales espèces : la moule avec environ 20 000 tonnes, le saumon avec plus de 16 000 tonnes, la carpe (6 000 tonnes), la truite arc-en-ciel (6 000 tonnes), et le bar et la dorade (3 500 tonnes).
Une valorisation méritée
Le bio implique un surcoût à la production, de 15 à 45 % selon les espèces, en lien avec l’aliment, les juvéniles, la main-d’oeuvre nécessaire… Le prix supérieur au conventionnel (de 13 à 35 %) permet de couvrir ce surcoût pour la plupart des espèces : saumon, bar, dorade, truite, moule. Mais pas pour la carpe.
Le développement de l’aquaculture biologique en UE est contraint par la difficulté d’accès aux sites, mais aussi le marché. Car les distributeurs sont davantage intéressés par les produits aquatiques « durables », labellisés MSC ou ASC, et surtout, ils cherchent la régularité de l’approvisionnement, ce qui en bio les pousse à se tourner vers le saumon de Norvège ou la crevette d’Amérique du Sud plutôt que vers les fournisseurs de l’UE. Solène Le Roux (Le Marin 21/06/17)