Du lundi 5 au vendredi 9 juin se tient à New-York, au siège de l’ONU, la 1reconférence mondiale sur l’océan, pour mettre en œuvre l’objectif de développement durable (ODD) n°14 pris en 2015 par les Nations Unies, couvrant l’océan.
Dès l’ouverture, l’industrie du thon et des ONG ont signé un nouvel accord contre la pêche illégale.
Cette conférence réunit des représentants d’États, des organisations internationales, des instituts de recherche, des ONG, des fondations ou bailleurs privés… Elle donnera lieu à des engagements volontaires et un « appel à l’action ».
La France espère que cette feuille de route intergouvernementale mentionnera « la mise en œuvre de l’accord de Paris » et « le lien entre océans et climat, dans les deux sens », explique Serge Ségura, ambassadeur de France chargé des océans, dans une interview (« le marin » du 1er juin). Il attend aussi que les États « manifestent leur volonté d’un succès du processus BBNJ (biodiversity beyond national juridiction) », qui ordonnera l’utilisation de la haute mer.
Pression sur les AMP
Des objectifs associés à l’ODD océan doivent être atteints pour 2020 : notamment préserver au moins 10 % des zones marines et côtières contre 4 % actuellement. Il faut s’attendre à ce que les États soient incités à annoncer de nouvelles AMP (aires marines protégées).
La France défend une réflexion sur « les modèles à adopter, qui ne sont pas forcément ceux que prônent certaines ONG qui souhaitent d’immenses AMP ».
Une synthèse d’études scientifiques publiée le 5 juin dans Pnas indique que les AMP contribuent à atténuer les bouleversements climatiques.
L’industrie du thon s’engage contre la pêche illégale
Autre objectif 2020 : mettre fin à la pêche illégale. Une cinquantaine de grandes entreprises du thon ont signé lundi 5 juin un accord pour lutter contre les prises clandestines grâce aux nouvelles technologies. Il s’agit de renforcer la traçabilité de la pêche à la vente finale, via une base de données transparente, accessible à tous.
Les leaders de l’industrie s’engagent sur la traçabilité totale ; la responsabilité sociale ; l’approvisionnement durable ; et le partenariat gouvernemental (pour des mesures ambitieuses au sein des organisations régionales de gestion des pêches).
Parmi les signataires : le thaïlandais Thai Union, n°3 mondial de la conserve de poissons, l’entreprise française Sodexo, les enseignes Mark and Spencer et Mercadona, l’organisation de pêche Eurofish… Des gouvernements : Grenade, îles Marshall, Nauru, Palau et îles Salomon. Et des ONG : Global Ocean Trust, ISSF, MSC, The Nature Conservancy, The Pew Charitable Trust, WWF…
Partenariats privés
En parallèle, le WWF et Bolton Alimentari (marque Saupiquet notamment) ont annoncé le 6 juin un partenariat : le transformateur s’engage à fournir 100 % de thon certifié MSC ou en cours de certification d’ici 8 ans (comme pour le saumon, le maquereau et les sardines) et étend son système avancé de traçabilité, certifié Iso 22005, de la conserve de thon aux autres produits de la mer.
D’autres annonces sont à prévoir tout au long de la semaine à l’occasion de cette conférence et de la journée mondiale des océans le 8 juin.
Solène LE ROUX (Le Marin 07/06/17)